La niche du chien

Il marchait depuis maintenant quelques minutes, repensant à la soirée mouvementée que Tsukimi et lui avaient passés et à son escapade au lycée Kaibara. Avait-il eu raison de lui avoir dévoilé ses sentiments aussi rapidement ? Elle avait surement prit peur. Il est vrai qu’elle n’était pas habituée à toute cette affection de sa part. Était-elle seulement habituée à recevoir de l’affection ? Ikuto en doutait fort. D’après ce qu’elle avait dit, elle croyait ne pas devoir recevoir de l’amour de qui que se soit. La peur de la perte soudaine de tout les gens qu’elle aime, dans les quelques années à venir, devaient bien restreindre l’envie de se lié à quiquonque en effet. Pourtant, elle l’avait serré dans ses bras avant de le repousser, alors ses sentiments à elle aussi avaient changés, ça faisait un bien fou de le savoir. De plus en plus heureux, ses pas devinrent plus grands et son visage reprit quelques couleurs. Soudain, un sentiment étrange fit bourdonner son ventre. Il avait faim. Justement, il se trouvait à quelques rues d’une épicerie et décida d’aller s’acheter un petit encas. Il devrait aussi faire quelques courses pour ce soir, car il ne pouvait tout simplement pas recevoir une demoiselle chez lui sans cuisiner un petit quelque chose.

*Et en plus, les femmes adorent les hommes qui cuisinent…*

Marchant de plus belle, il arriva à l’épicerie avec en tête des tonnes d’idées pour lui faire plaisir. Devrait-il acheter du saké ? Et des dorayakis pour le dessert ? Mais le plat de résistance ? Entrant à l’intérieur du bâtiment, il renifla un bon millier d’odeurs différentes, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Arrivant près du comptoir de la poissonnerie, il se rapella combien elle avait aimé les sushis qui lui avait donné.

*Elle adore le poisson.*

Il demanda alors à l’homme derrière le comptoir de lui préparer une bonne portion de saumon, quelques crevettes et un petit calmar, ce qu’il fit ‘’Avec plaisir’’. Puis, une merveilleuse odeur l’attira vers un stand de dégustation de manjû et d’une nouvelle sorte de pain au melon faits maison. Délicieux…. Il prit encore quelques petites choses et se déplaça vers une caisse où il paya tout son bagage. Sur le chemin qui le séparait encore de la résidence principale, il se hâta pour ne pas gâcher les produits qui avaient besoins d’êtres au frais, comme le saumon par exemple.

*Il faudrait vraiment que j’achète une voiture, c’est pas commode…*

Il était environ deux heures de l’après-midi lorsqu’il traversa enfin les grandes portes de la résidence principale. Les cerisiers étaient en fleurs et les oiseaux chantaient haut dans le ciel. Tout était parfait. Poussant la porte de sa demeure, il cria à l’intention de son père :

Papa ! Je suis rentré !

Pas de réponse. Pas étonnant puisque de toute façon, ils ne s’entendaient pas très bien. Déposant ses provisions sur le comptoir de la cuisine, il remarqua un petit bout de papier qui s’avéra être une note, aimantée sur le frigidaire. Elle disait :

Citation :

'' Je ne serai pas là pendant une semaine. J’ai du boulot à Hong Kong. ''

Tant mieux, comme ça il pourrait être tranquille avec Tsukimi et ça voulait aussi dire une chance en moi de se faire pincer. En gros, c’était génial ! Il espérait simplement qu’il lui aurait laissé un peu d’argent pour qu’il puisse aller s’acheter quelque chose à manger durant cette merveilleuse semaine à venir. Il en trouva effectivement sur un bureau lorsqu’il entra dans sa chambre, après avoir rangé la nourriture à sa place. Il entreprit de faire un peu de ménage avant de commencer à préparer la bouffe...



Le lendemain matin.

Ikuto était une grosse boule d'angoisse profonde. Jamais on ne lui avait posé un lapin avant. Il savait que de toute façon, ce n'était même pas sûr qu'elle vienne. Mais quand même, elle aurait au moins pu l'avertir. Il se sentait blessé... Elle n'était pas venue. Elle ne l'aimait pas. Il se croyait stupide d'avoir pensé le contraire. D'avoir pensé qu'elle viendrais. Si stupide !

Ikuto venait de se laisser choir dans un fauteil lorsqu'il entendit les coups données sur la porte. Il se composa un visage acceuillant, se leva difficilement de son siège et se dirigea lentement vers la porte. Il ouvrit et l'aperçu. Elle avait les vêtements d'un autre homme et son coeur se serra davantage. Il resta bouche bée devant elle, tandis qu son visage acceuillant se transformait en visage absent. Il devait dire quelque chose. Il devrait bien dire quelque chose mais rien ne voulait sortir de sa bouche. Voyant qu'elle ne disait rien non plus, il la laissa entrer. Il referma la porte derrière Tsukimi en se demanda pourquoi elle était venue. Peut-être pour mettre les choses au clair sur ses sentiments envers lui. Ou peut-être pour lui annoncer qu'elle avait eue un empêchement ! Une lueur d'espoir traversa son esprit et lui fit faire un petit sourire en coin.

[Je m'excuse, je n'ai pas full inspiration. Mais bon, fallait j'écrive quelque chose...T.T]

[HJ: No problem]

Le chat vit le visage de son cousin changer d'un sourire à un visage absent, indifférent peut-être. La boule déjà formée dans son ventre s'agrandit un peu, formant une nouvelle au niveau de sa gorge. Elle ne pût qu'entrer, entendant la porte se refermer derrière elle, comme dans un piège, comme dans Zelda quand un ennemi apparaissait et qu'il fallait le tuer avant de pouvoir continuer son chemin. Là, l'ennemi c'était une idée abstraite, l'idée de devoir dire ses sentiments. Et encore, ce n'était que le premier ennemi. après, venaient des milliers d'ennemis, comme dans un donjon dans Zelda en somme. La jeune fille secoua doucement la tête à ces pensées. Elle jouait peut-être trop aux jeux-videos.
Tsukimi se retourna vers Ikuto, le fixant dans les yeux, lui faisant un sourire timide, désolé. Elle baissa alors le regard et bredouilla légèrement confuse:
"Ano... Désolée pour hier soir. Je voulais venir, vraiment!" elle accentua ce dernier mot et releva la tête pour regarder Ikuto."mais j'ai eu... quelques difficultés..."
Pour toute explication, elle montra son poignet sous bandage et releva un pan de son t-shirt pour montrer les bandages de ses côtes. Elles espérait sincèrement qu'Ikuto comprendrait ce qui s'était passé. Enfin tout du moins, qu'elle s'était faite agresser. Cependant, elle se demandait comment elle pouvait expliquer pourquoi elle était dans les habits de Setsuna. Cependant, le chien n'aurait pas pu deviner que c'étaient les vêtements du dragon. A moins qu'il le sente à l'odeur?
La jeune fille se gratta la tête de sa main valide, légèrement gênée. Elle ne savait pas vraiment que dire. elle était venue ici pour avouer ses sentiments, mais elle ne savait toujours pas comment s'expliquer, comment s'exprimer. Lui lancer une bombe, comme ça, tout de suite, ce n'était certainement pas la bonne solution! La jeune fille releva la tête pour regarder Ikuto, détailler son visage. Il avait des beaux yeux... De quoi s'y perdre. Elle sourit alors, d'un sourire plein de tendresse, de douceur.
"Mais je vais bien et... je suis là maintenant, pour vous voir, sempai!"
Tsukimi sourit puis sentit une douleur dans ses côtes, ce qui la fit grimacer. Apparemment, la morphine n'agissait plus du tout et les analgésiques naturels de son corps n'étaient plus suffisants pour retenir la douleur. Mais c'était supportable. Et de toute façon, elle avait connu pire. Ce n'était pas le moment de faire sa frêle.
La jeune fille oublia la douleur et ne fit que sourire à son cousin. Son cousin qu'elle aimait...

Elle avait vraiment eue envie de venir, mais avais eue quelques difficultés... Cette idée le réjoui jusqu'à ce qu'il voit les multiples blessures sur son corps menu. La tristesse se transforma d'abord en joie, puis de nouveau en tristesse et finalement en colère. Elle l'avait aussi appelé Ano, pourquoi continuait-elle de l'appeler comme ça ? De toute façon, ce n'était pas très important, elle s'était faite aggressée. Ses blessures semblaient êtres douloureuses. Il se précipita à genoux devant elle, tenant son t-shirt dans les airs pour mieux voir les echymoses. Il savait que de presque la dénuder n'était pas très gentil mais il devrait pouvoir sentir encore un peu l'odeur des personnes lui ayant fait du mal. Puis il releva la tête vers elle avec un regard dérouter.

Qui t'as fait ça ? Tu as mal ? Tu veux que je leur défonce la geule ?

Ce n'était pas l'envie qui manquait. En fait, même si elle ne voulait pas, on allait surement les retrouver dans un caniveau le lendemain matin, ça fera sans aucun doute la une. Ikuto prévoyait déjà toutes les tortures qu'il allait leur faire subir. Elle avait vraiment voulue venir... Cette idée illumina son visage d'un petit sourire.

Tu voulais vraiment venir ?

Et sans même attendre la réponse, il l'embrassa sur la joue. Elle avait voulue venir, mais s'était faite aggressée par des quelquonques voyous. À l'odeur, Setsuna l'avait ramenée chez lui, ou l'avait trouvée et aidée. Il devrait aller le remercier plus tard. Pour le moment, il avait envie de rester avec elle. Parce qu'elle avait prit l'initiative de venir le voir tout de même le lendemain et la nourriture devrait encore être bonne.

[Euh Ikuto... Ano c'est quand ils hésitent, c'est comme le "euh..." de chez nous! xD]

Tsukimi se mit à rougir lorsque Ikuto se mit devant elle, reniflant ses bandages, son corps. Elle eut un léger frisson et rabaissa immédiatement son t-shirt lorsque son cousin avait arrêté son "reniflement" en tournant la tête sur le côté, la tête rouge comme une tomate. Elle essaya de reprendre doucement ses esprits, comprenant très lentement ce que le chien avait dit: il voulait tabasser ses agresseurs. La jeune fille eut un sourire au coin, non pas par sadisme, mais simplement par joie que son cousin se soucie tant de sa personne et se souvenant que le dragon s'en était déjà bien occupé, cependant, la jeune femme effaça rapidement son sourire en pensant à ce qu'ils avaient projeté de faire. Est-ce qu'Ikuto les tuerait s'il le savait? La question était surtout, comment est-ce qu'il l'aimait? Comme une sœur? Ou comme une amante? C'était ce qu'elle aurait espéré...
"Non sempai, inutile de les tabasser, Setsuna-san s'en est déjà occupé hier... Et je ne suis pas venue pour ça..."
La jeune femme sourit à son cousin, lui faisant à nouveau face. Il lui demanda alors si c'était vrai,. qu'elle avait réellement eu envie de venir. Évidemment, la réponse aurait été positive, et elle s'apprêtait à le dire, cependant, le chien fût plus rapide: il embrassa Tsukimi sur la joue.
Le chaton fût surpris et posa instantanément sa main sur la joue ayant reçu le baiser. Elle baissa alors la tête. Elle était devenue rouge écarlate. Plus rouge qu'une tomate. De quoi se faire encorner par un taureau...
La jeune fille prit alors son courage à deux mains. Elle devait le dire maintenant, parce que si ça continuait comme ça, elle n'aurait jamais le courage de le faire. Tsukimi releva soudainement la tête, prit les deux mains d'Ikuto dans les siennes, remarquant au passage qu'il avait de très grandes mains, fixa son cousin dans les yeux et dit, bredouillant légèrement:
"Ikuto... Hier sur... sur le toit! Ce que j'ai dit... c'est... c'est! la jeune fille se devait de le dire, immédiatement. Elle baissa la tête, reprenant la rougeur qu'elle avait abandonné quelques secondes plus tôt et chuchota: C'est que je t'aime..."
Il l'avait entendu, sans aucun doute. Cette fois-ci, il n'avait pas de casque sur les oreilles. Cette fois-ci, rien ne l'empêchait d'entendre...

Ah, bien. Setsuna s'était déjà occupé des voyous. N'empêche qu'il aurait bien voulu le faire soit même. Elle disait parcontre qu'elle n'était pas venue pour cette raison. Peut-être pour s'excuser du fait qu'elle n'ait pas pu venir au rendez-vous ? Vu les circonstances, elle n'en avait pas besoin. Ce n'était tout de même pas sa faute si elle s'était faite aggressée gratuitement par ces petits imbéciles.
Lorsqu'il l'embrassa sur la joue, elle sembla surprise, mais pas outrée. Il en fut ravi. Cela voulait au moins dire une chose, elle ne le détestait pas. D'ailleurs en y repensant, il l'aurait mérité. Et voilà qu'elle se mettait à rougir ! Mais qu'est-ce qu'elle pouvait être mignone quand elle avait ce visage embarassé et écarlate jusqu'aux oreilles. Son comportement timide fit sourire Ikuto. Il la trouvait trop mimi !

*>.<*

Puis soudainement elle sembla se ressaisir, chercha ses mains et le regarda dans les yeux.
"Ikuto... Hier sur... sur le toit! Ce que j'ai dit... c'est... c'est!
Il esperait ce moment depuis plusieurs jours. Mais elle sembla se dégonfler juste à la dernière seconde. Puis il l'entendu. Ce fabuleux ''je t'aime'' sortant de sa bouche magnifique. Il lui fit son plus grand sourire et avec un doigt placé sous son menton lui releva le visage.

Je t'aime Tsukimi Soma. Je t'aime depuis que je t'ai vue pour la première fois. Je t'aime et je ne te le dirai jamais assez.

Et il l'embrassa. Un vrai baiser cette fois-ci, comme dans les films d'amour.

Lorsqu'elle rompit leur délicieux baiser, Ikuto sentit son âme s'accrocher de toute ses forces aux lèvres de sa compagne. Était elle encore insécure face à ses sentiments ? Surement pas, il venait de lui prouver avec force que son amour lui appartenait. Pour toujours, c'était cetain. Jamais ce chien ne pourrait aimer personne d'autre de son existence. Comment le pourrait-il ? Il savait pourtant que dans quatre ans, elle allait être enfermée dans une cage lugubre, les appartements qui lui était réservés depuis sa naissance. Et puis elle rougit et l'appela Sempai. Le titre était désormais dérisoire et n'avait plus aucune utilité. Mais avait-ce déjà eu une certaine utilité de l'appeler ainsi ? Elle lui dit qu'elle ne savait pas quoi faire et en plus elle s'excusait ! La seule raison pour laquelle elle devrait s'excuser c'est pour être aussi jolie. Aussi jolie que les fleurs poussant sur le toit de l'immeuble ou il l'avait emmené. Aussi jolie que l,aube elle même. Il sourit à sa remarque et en lui donnant de courts baisers à répétition, la prit dans ses bras comme une jeune mariée et l'assis sur le comptoir de la cuisine.

En quoi cela importe que tu ne saches pas quoi faire ? C'est moi l'homme non ? Et ne t'excuse pas pour ton inexpérience, c'est inutile !

Il se sentait merveilleusement bien. En fait, jamais Ikuto ne s'était mieux senti depuis des années. Le seul fait de la regarder, elle qui était tout pour lui, le remplissait de bonheur. Il se rappela soudainement de la nourriture préparée la veille qui attendait patiemment d'être dévorée dans le réfrigérateur.

Tu as faim ? Parce que si c'est le cas...

En parlant il sortait la nourriture du frigo.

... Mademoiselle est servie !